Un atelier vélo au centre de Molenbeek

Le projet initié en 2020 avec un premier groupe débutant avait été couvert par plusieurs médias (Le Soir par exemple). Aujourd’hui, le Collectif Alpha propose deux ateliers vélo : l’un pour les débutant.es et l’autre pour les apprenant.es qui savent déjà rouler. Malgré une majorité de femmes, pour qui le vélo est souvent une découverte, on trouve aussi certains hommes dans les groupes. Ces derniers participent surtout à l’apprentissage du vélo dans la circulation.

Les débutant.es commencent par un module de 6 semaines avec l’asbl Pro-Vélo. Au programme, apprendre à rouler sur des vélos d’apprentissages et découvrir les bases de la mécanique. Le groupe avancé quant à lui roule déjà dans Bruxelles et même au-delà lors d’expéditions jusqu’à Anvers ou Malines par exemple. Grâce au projet Vélo Solidaire (porté par Pro Velo, CyCLO et les Ateliers de la rue Voot avec le soutien de la Région Bruxelloise), certain.es ont également acheté leur propre vélo et l’utilisent désormais dans le quotidien.

L’atelier vélo fait réponse aux insatisfactions de certaines apprenantes qui expriment un manque d’autonomie et de mauvaises conditions de mobilité. Celles-ci sont vécues comme des injustices collectives liées à leur statut de femmes non-scolarisées, souvent issues d’un pays où la plupart des femmes n’ont pas le droit ou la possibilité de rouler à vélo. L’atelier leur permet donc à la fois de se réapproprier leur mobilité, et à la fois de retrouver une activité physique. Les formateurs sont également frappés de voir combien l’apprentissage du vélo transforme le regard que ces femmes posent sur elles-mêmes.

Les apprenantes témoignent :

Naïma : « Je me suis inscrite au Collectif Alpha et là j’ai vu qu’il y avait un atelier sport. J’ai d’abord réappris à marcher. Avant, même marcher c’était difficile. Mais au Collectif j’ai trouvé des personnes pour faire le sport avec moi, ça m’a donné du courage. L’année passée, j’ai fait les 20km de Bruxelles avec le groupe et maintenant je roule à vélo ! Mes filles sont fières de moi, elles disent que j’ai beaucoup changé ! »

Issafia : « Pour moi le problème, ce n’est pas ce que pensent les gens, c’est plutôt les dangers sur la rue, les voitures qui bloquent les vélos, les trottinettes qui vont partout, les camions qui déchargent leurs marchandises… Dans la ville, rouler à vélo, c’est vraiment difficile. »

Najima : « Ma belle-mère me disait toujours que ça se fait pas de rouler à vélo pour les femmes. Mais, moi, maintenant je m’en fous ! Nous, les femmes en foulard, on doit pouvoir tout faire maintenant ! »